Yoann Gourcuff, par son mutisme et sa taciturnité (que certains prennent pour de l’arrogance) cacherait-il un garçon sensible jeté malgré lui par amour du ballon rond dans un univers footballistique auquel il ne peut se faire ? Ses résultats plutôt décevants eu égard au potentiel précocement décelé par de grands clubs européens sont-ils dus à ce qu’on appelle sa fragilité mentale aussi bien que celle physique qui en résulterait ? Pouvons-nous analyser cet état de fait par une homosexualité que la rumeur lui a régulièrement attribuée, et l’on sait que le thème est un sujet particulièrement difficile dans le monde du foot ? Ca reste tentant au risque d’user des clichés les plus éculés : mais derrière les clichés ne trouve-t-on pas parfois certaines réalités ? Un véritable amoureux (et prodige) du ballon rond mais dont la destinée lui échappe, confiée aux mains des managers, des sélectionneurs, des agents…
Déraciné de sa Bretagne natale, littéralement arraché à son entraîneur de père (son rôle-modèle), envoyé très jeune dans la gueule du loup milanais, le voilà confronté sans préparation à un des pires championnats européens, le calcio, qui par son hypermédiatisation et ses rouages fait passer l’Enfer de Dante pour une plaisanterie. Des rumeurs, déjà, courent à son sujet, on lui prête une romance avec une jeune fille, mais son coéquipier au Milan AC, Paolo Maldini, affirme à la presse qu’il a vu des choses « incroyables » au sujet de Gourcuff (lesquelles ? on n’en saura jamais plus) et on parle alors d’addiction alcoolique. Ce dont on est sûr c’est que Yoann joue très peu. Son retour en France, aux Girondins de Bordeaux, va marquer une période d’épanouissement sur le plan humain, constatable sur le terrain où on le voit plus que jamais à l’aise et talentueux. Son amitié avec le beau Marouane Chamakh, nouveau rôle-modèle pour lui, son soutien et son allié majeur au club des Girondins, sur et hors le terrain, a fait dire qu’il s’agissait là d’une amitié particulière. Et qu’il ne se remettra que difficilement de la séparation que leurs carrières respectives leur imposent.
Yoann Gourcuff
Marouane Chamakh
Puis survient « l’affaire » de la Coupe du Monde 2008 en Afrique du Sud, où Gourcuff aurait été molesté par Ribéry et Anelka, les deux lourdaux jouant alors les rôles de caïds machistes et homophobes. Encore une fois rien n’a transpiré (si on peut dire) des vestiaires, et si des journalistes ont dit avoir été les témoins de choses « surprenantes », au fond rien de vraiment tangible. Le mystère demeure d’autant plus entier que Yoann a nié qu’il y ait eu des tensions entre lui et Ribéry (stratégie de communication dictée par la FFF ?). Pire, Yoann lors d’une émission télévisée a du littéralement faire son coming-out en tant qu’hétéro… On lui a prêté une relation avec Karine Ferry, ce que les deux intéressés n’ont ni confirmé ni infirmé. Autre stratégie des agents ou des avocats de Yoann ?
Il est certain que vu l’état des choses dans le monde du football, l’un des univers les plus homophobes qui soit, la révélation de l’homosexualité d’un joueur mettrait un terme brutal à sa carrière. Le mystère Yo est aussi impénétrable pour le moment que le Mur du Nord d’une célèbre série américaine : les raisons de ses souffrances qui le blessent au moral comme au physique ? (depuis son arrivée à l’OL il a été blessé 20 fois, soit 645 jours d’absence sur le terrain en quatre ans !) Mais nous à Pluriel Gay, oui disons-le, nous autres, on souhaiterait de tout coeur, on serait fiers d’un coming-out de Yoann (et peu importe que celui-ci ne le réalise qu’après avoir raccroché les crampons), comme un pied de nez aux préjugés homophobes dans le foot et dans la société en général. Un coming-out de la part d’un joueur de cette envergure représenterait une immense révolution ! Au cas où, Yoann, ça peut se faire sur Pluriel Gay (le rêve fait vivre c’est connu !)
