pluriel gay

Famille(s) partie 12

La difficile marche vers le Mariage Pour Tous. Il est probable qu’aucun des tenants du projet de loi n’avait imaginé une seule seconde l’ampleur qu’allaient prendre les débats, et le profond ancrage des idées conservatrices dans la France de ce début de 21ème siècle. Pourtant les sondages indiquaient que 60% de la population étaient favorables, le pourcentage en faveur de l’adoption tombant à 49% il est vrai. La loi sur le Mariage Pour Tous était-elle trop en avance, a-t-elle bousculé des certitudes inébranlables, autrement dit la société française était-elle prête dans son ensemble pour cette loi ? Pour les opposants il s’agissait d’un changement radical et violent de la société : leur capacité de mobilisation ne laisse pas de nous surprendre encore. Beaucoup des partisans du mariage pour tous ont considéré comme une erreur de n’avoir pas fait passer cette loi dans la foulée puisqu’elle était une promesse électorale du candidat Hollande sous le titre « engagement 31 »

Très laconiquement, l’engagement 31 stipule « J’ouvrirai le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels ». Rien en ce qui concerne la PMA pour les couples de femmes, mais Nadjat Vallaud Belkacem (voir article précédent) a à plusieurs reprises martelé que cette disposition serait étudiée parce que le candidat Hollande y était favorable. Celui-ci a d’ailleurs confirmé les propos de sa porte-parole dans une entrevue accordée au magazine Têtu.

Fin septembre 2012, Hollande étant Président, la Garde des Sceaux Christiane Taubira dans un entretien à la Croix annonce que le projet de loi ne prévoit pas d’élargir l’accès à la procréation médicalement assistée. Pour les associations c’est la consternation : « les bras nous en sont tombés » déclare Edwige Marty, alors présidente de la LGP Lyon, sur les ondes de Pluriel Gay. Le choix de la presse catholique pour présenter l’esprit de la loi a également de quoi surprendre (et prendre de court la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti qui s’était déclarée favorable à la PMA : celle-ci déclarera plus tard en substance que
sa position de co-signataire a été sciemment court-circuitée).

Christiane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice.

 

Visiblement Christiane Taubira avait des consignes précises de la présidence et du chef de gouvernement : ne pas sortir du cadre fixé. A la tête de l’exécutif s’attendait-on à un violent coup de semonce ? Le choix de la presse catholique semble stratégique : le 15 août précédent pour les célébrations de l’Assomption l’Eglise de France avait lancé un appel national à prier pour la famille et le couple homme-femme. S’agissait-il alors de montrer à l’Eglise que le gouvernement ne souhaitait pas faire de la loi une nouvelle querelle idéologique clivante comme ce fut le cas en 1983/1984 pour la réforme sur l’enseignement privé (finalement abandonnée) ?

Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille.

Avant même que Taubira ne se charge de l’essentiel du travail de communication publique, Bertinotti a, elle, rencontré de nombreuses associations LGBT, dont l’importante fédération associative Inter-LGBT. Les mêmes associations qui seront auditionnés dans le cadre de la commission des Lois présidée par le député de Vienne Erwan Binet, rapporteur du projet de loi. Seront également entendues de nombreuses personnalités du monde juridique, médical, et du monde des idées, ainsi que des familles homoparentales et des associations de défense de ces familles : APGL, Decla, les Enfants de l’Arc-en-Ciel. Les associations opposées au projet de loi sont auditionnés séparément, ce que ceux-ci contestent.

 

Le président Hollande ne s’exprime plus sur le projet de loi jusqu’au 20 novembre 2012, date à laquelle devant le Congrès annuel des Maires de France il évoque la possibilité de faire agir une « clause de conscience » et d’élargir les délégations pour la célébration des mariages unissant des personnes de même sexe. Ce qui inquiète vivement dans les associations LGBT quant à la conviction personnelle du Président. L’Inter-LGBT annonce un peu plus tôt qu’elle suspend « toutes ses relations » avec le gouvernement, se disant « scandalisée » par les déclarations de François Hollande. Celui-ci convoque alors des représentants de l’Inter à l’Elysée le 22 novembre pour rassurer les associations sur son engagement.

L’opposition s’organise rapidement et trouve un porte-voix peu ordinaire en la personne de Frigide Barjot. Quoique contestée, celle-ci finit par mettre d’accord la nuée d’associations (dont certaines ne représentent qu’elles-mêmes) qui débattent de la mobilisation, sur le fait que la notoriété médiatique de son personnage atypique attirera très vite l’attention des médias. La « Manif Pour Tous » est publiée au Journal Officiel le 17 novembre 2012 mais déjà grâce aux relais dans les régions, aux réseaux sociaux et un bon écho médiatique, la Manif Pour Tous réussit son entrée sur le devant de la scène avec des manifestations à Paris et dans quelques autres grandes villes françaises qui réuniront plusieurs dizaines de milliers de personnes (sans que l’on sache le nombre exact tant le nombre de manifestants varie d’une chapelle à une autre – à Lyon il a été fait état jusqu’à 20 000 manifestants !).

Frigide Barjot. La bonne copine des années Jalons n’avait finalement pas les idées aussi larges qu’on l’imaginait..

 

Xavier Bongibault, la caution gay du mouvement. Le cul entre deux chaises, il ira prêcher la bonne parole dans les paroisses et face aux homophobes de tous poils.

Manifestations renouvelées le 8 décembre (jour de l’Immaculée Conception) dans diverses villes. La Manif Pour Tous, qui se définit comme a-politique et a-confessionnelle, menée par son égérie néo-catholique et ex-reine de la nuit parisienne emporte dans son sillage des associations confessionnelles ou laïques, des défenseurs de l’enfance, mais aussi des comités pro-vie, anti-avortement, contre l’accompagnement à la fin de vie et même des associations « gay » opposées au Mariage Pour Tous et spécialement crées pour l’occasion dont celle de Xavier Bongibault « Plus Gay sans Mariage ». Autre groupe d’opposition le mouvement catholique intégriste et d’extrême-droite « Civitas » : on sait confusément que le mouvement a été rejeté dès le départ par la Manif Pour Tous, quoique ses représentants affirment que c’est le mouvement qui a refusé de s’associer au système Barjot. De toute évidence un mouvement d’extrême-droite tel que Civitas ne pouvait que desservir la « neutralité » voulue par la Manif Pour Tous. Civitas organise de son côté à Paris une marche contre la loi mais qui ne réunit, elle, que quelques milliers de manifestants.

 

La Manif Pour Tous prend vite sa vitesse de croisière : en effet, 26 antennes régionales se constituent dans la foulée de la manifestation de novembre. La pousse rapide de la Manif Pour Tous a de quoi surprendre. Pendant que Frigide Barjot enchaîne des déclarations aux médias « pour la dignité de l’être humain, pour la protection de l’enfance, contre la promotion de la théorie du genre », les relais locaux semblent très actifs pour lever des fonds jusqu’à la sortie de la messe, fonds qui semblent ne pas faire défaut à l’association. Celle-ci entend bien garder la main, ou plutôt le pied, dans la rue et elle le réussit très bien. Pendant ce temps, les partis et les hommes politiques s’animent autour du débat ! Dans un contexte qui impose une lecture de plus en plus linéaire de la chose économique et où le PS fait facilement figure de socio-traîtres, les vifs débats qui s’engagent autour de ce qu’on appelle la loi « Mariage Pour Tous » sont l’occasion de rappeler à l’opinion que les clivages gauche/droite existent encore bel et bien : progressisme contre conservatisme sociétal. Ça va chauffer sur les bancs de l’assemblée, effets de manche, cris, vitupérations.

Les associations LGBT, l’Inter, la fédération LGBT, l’Interpride, réagissent plutôt vite et bien en organisant une contre-offensive, efficacement relayée par les réseaux que possèdent des partis politiques tels que le PS, le Front de Gauche, EELV, des syndicats CFDT, CGT, FSU, UNSA et des organisations de défense des droits de l’Homme : le 15 décembre – manifestations à Angers, Brest, Lille, Lorient, Marseille, Metz, Montpellier, Orléans, Grenoble, Clermont-Ferrand, Nantes. A Lyon la police rapporte 4 500 manifestants devant l’Hôtel de Ville. Le lendemain à Paris entre 60 000 (chiffres police) et 150 000 (chiffres organisateurs) personnes ont participé au défilé pour défendre le projet de loi et dénoncer l’homophobie des opposants.

Marcheurs de la Manif Pour Tous.

La Manif organise une nouvelle action dans la rue, officiellement soutenue cette fois-ci par l’Eglise de France et par l’UMP. C’est pour le 13 janvier. Partie de trois points différents de la capitale, c’est une large foule brandissant les drapeaux du collectif mais aussi la bannière bleu-blanc-rouge (de nombreuses familles avec enfants en provenance de toutes la France – 946 cars et 6 TGV ont été mobilisés pour l’occasion – des religieux aussi en habit sacerdotal, le type caucasien prédomine) qui converge vers le Champ de Mars où les attend un podium avec une Frigide Barjot survoltée qui demande à être reçue à l’Elysée et l’ouverture d’Etats Généraux tandis qu’un écran géant affiche le chiffre de 800 000 participants (la Préfecture indique 340 000 participants). Les moyens sont considérables : il y a 8 000 encadrants qui ont été formés par des militaires de carrière à la retraite. A noter la manifestation parallèle de Civitas avec laquelle Frigide Bardot a déclaré ne pas vouloir faire l’amalgame. Des consignes ont été données aussi pour éviter les dérapages homophobes (il y en aura quand même quelques-uns telle cette banderole « on a besoin d ‘enfants pas d’homosexuels »), les associations LGBT dénoncent quant à elles une manifestation dont les ressorts profonds sont animés par l’homophobie. La veille, 115 députés de l’opposition de droite ont réclamé un référendum, thème repris par les manifestants. Cette proposition sera retoquée d’un revers de la main par Taubira, soutenue en cela par le gouvernement Ayrault. Les partis politiques de droite se sont montrés plutôt divisés quant à l’attitude à adopter. L’UMP a néanmoins affiché son soutien à la Manifestation sans appeler à une participation officielle. On y verra quelques ténors du parti tels que Copé, Guéant, Mariton, Guaino entre autres… Des représentants du FN sont présents également au départ de la Porte Maillot, Bruno Gollnisch, Gilbert Collard et Marion Maréchal Le Pen par exemple, mais sans la présence de Marine Le Pen. L’archevêque de Paris André Vingt-Trois y fait une courte apparition le temps de déclarer que le gouvernement devait prendre ses responsabilités. Et puis la présence de l’inénarrable Boute-Boute. Il est à noter que celle qui fut autrefois le fer de lance de la croisade anti-pacs est bien présente au nom du groupuscule politique qu’elle préside, le Parti Chrétien-Démocrate mais qu’elle ne se trouve pas pour le coup sur le devant de la scène… on la retrouvera plus tard…

Le 13  janvier 2013 : les opposants sont de sortie. Ils sont nombreux !

 

Du côté des partisans du Mariage Pour Tous, la contre-offensive est plutôt timide. De courageux couples de même sexe, peu nombreux, sont venus sur le Champ de Mars pour s’embrasser devant la foule des manifestants, sans provoquer de remous particuliers. Emilie Jouvet, la photographe, organise un événement Facebook, un brunch aux Buttes-Chaumont donc loin des lieux de passage de la manif. Seul Act-Up commet comme à son habitude l’acte le plus spectaculaire en déployant une grande banderole noire « Homophobie = Mort » sur le pont des Invalides, une banderole convoyée en taxi pour éviter les contrôles. Les associations ont prévu une action le 27 janvier.

 

Dans un communiqué l’Elysée admet une mobilisation « consistante » mais qui « ne modifie pas la volonté du gouvernement d’avoir un débat au Parlement pour permettre le vote de la loi. » Mais le 25 janvier suivant François Hollande reçoit à l’Elysée une délégation de la Manif Pour Tous menée par Frigide Barjot, ce qui ravive les inquiétudes des associations sur l’engagement réel du Président. A la sortie de l’entretien Frigide Barjot déclare : « Le président nous a dit qu’il nous entendait, d’ailleurs il nous a gardés » et « nous avons vraiment balayé toute la problématique de la loi Taubira sur le mariage homosexuel. » On n’en saura guère plus.

Le calendrier législatif quant à lui est bouclé : le 7 novembre 2012 le projet de loi présenté conjointement par la Garde des Sceaux et la Ministre de la Famille au Conseil des Ministres est adopté par celui-ci. Le texte se compose de 23 articles. Le débat en séance parlementaire commence le 29 janvier 2013 et tient sa promesse quant aux difficultés amorcés : pas moins de 5362 amendements sont déposés essentiellement par la droite, mais le PS a renoncé a présenté un amendement se rapportant à la PMA.

Le 27 janvier 2013 la seconde manifestation des « pro-mariage » ramène 125 000 personnes dans la rue à Paris (chiffre de la Préfecture). Une montée en puissance donc depuis celle du 16 décembre, Roselyne Bachelot y fera une apparition à titre individuel. Une banderole hostile sera déployée du haut d’un immeuble par un groupe identitaire, vite retirée par les forces de l’ordre.

Plus de 10 jours de débats houleux et 110 heures de séances marathon, marqués par les propos anti-mariage des opposants dans l’hémycicle, une tentative de destabilisation visant Taubira sur une circulaire concernant la nationalisant des enfants nés d’une GPA à l’étranger et présentée comme la révélation du « sous marin » PMA/GPA. L’entente parlementaire d’opposition brandit en permanence ce chiffon rouge, et puis quelques propos homophobes bien sentis qui provoquent des huées tels que le « nous faisons partie des Français normaux » de l’UMP Alain Duboeuf. A l’extéreur du Palais-Bourbon les pros et les antis défilent et se défient entre les barrages de CRS.

Des manifestants pour l’Egalité dans les rues de Paris le 27 janvier 2013

 

Lorsque le 24 mars se met en mouvement une nouvelle manifestation organisée par la Manif Pour Tous, une pétition de 700 000 signatures présentée par celle-ci a été rejetée par le Conseil économique et social et le texte de loi est déjà passé par la commission des lois du Sénat. C’est la dernière ligne droite, mais Barjot et toute la direction de la Manif veulent marquer un grand coup. La Manif Pour Tous revendiquera 1 400 000 participants alors que la Préfecture de Police ne parle que de 300 000 manifestants. Derrière ce succès apparent se cache déjà les dissensions qui au sommet du collectif vont conduire Frigide Barjot à s’éloigner du mouvement, poussée à l’extérieur par la faction qui entoure Ludivine de la Rochère. La fin de la manifestation sera émaillée par des incidents au niveau de la Place de l’Etoile entre les forces de l’ordre qui interdisent l’accès aux Champs-Elysées et un groupe de manifestants qui veulent forcer le barrage. Des échauffourées éclatent et les CRS sortent les gaz lacrymogènes. « La République gaze des enfants » clame-t-on.
Mais l’image qui restera c’est bien entendu celle de Christine Boutin à terre, évanouie ou non, mais apparemment gazée… ce qui va déchaîner la colère des élus de droite tandis que les partisans du mariage pour tous se gaussent sur les réseaux sociaux : Boutin mérite selon eux le prix de l’interprétation. Frigide Barjot dont ce sont les ultimes éclats de voix à la Manif Pour Tous exige que ses représentants soient a nouveau reçus à l’Elysée.

Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif pour tous, le 26/05/2013

Béatrice Bourges

Après huit jours de discussion non moins houleuses qu’à l’Assemblée, le Sénat adopte le texte le 12 avril. Entre-temps, le Printemps Français groupuscule dissident de la Manif Pour Tous créé autour de Béatrice Bourges commet une première action d’éclat en arrachant des affiches du Printemps des Assoces à l’espace des Blancs-Manteaux et en collant sur la devanture du bâtiment des affiches de la Manif pour Tous : celle-ci dénonce un usage abusif de son logo et de désolidarise de l’action. Des élus favorables à loi reçoivent des menaces. Erwann Binet est contraint d’annuler plusieurs interventions publiques en région Rhône-Alpes, la ministre Taubira est prise à partie par des opposants à sa sortie de l’Opéra de Lyon. A Paris un local du PS est vandalisé. Le mouvement des Veilleurs apparaît alors dans plusieurs villes de France, associé à la Manif Pour Tous : un mouvement de manifestation pacifique qui se réunit dans les lieux publics souvent sous la forme d’un sit-in, pour maintenir une pression continue contre le projet de loi. Le président Hollande de son côté a réaffirmé qu’il ne reculerait pas et que le processus législatif suivrait son cours.

 

En effet le texte légèrement modifié revient à l’Assemblée le 17 avril dans un climat de tension extrême : invectives, échauffourées à l’extérieur du Palais-Bourbon. Dans l’hémicycle Bertinotti (qui reste favorable à la PMA définitivement enterrée pourtant) fait un discours remarqué. Quelques jours après des débats particulièrement agités, émaillés d’incidents et de prises de paroles houleuses, le 24 avril par 331 voix pour et 225 contre, l’Assemblée Nationale adopte le texte de loi définitif.

Une victoire célébrée le 21 mai par le Concert Pour Tous place de la Bastille mais une victoire qui a un goût amer. Tous les évènements liés au vote de la loi ont révélé à la France qui n’y croyait pas l’existence d’une frange importante de la population hostile à l’évolution sociétale et qui rejette la reconnaissance sociale de l’homosexualité. La Présidence Hollande n’en sortira pas grandi ni d’un côté ni de l’autre. En effet s’il a mécontenté les opposants, il s’est aussi mis à dos une partie des partisans du mariage qui ont estimé que l’effacement de Hollande, son manque d’audace, voire ce sa pusillanimité témoignait d’un manque certain de conviction de sa part. Particulièrement célébrée sur le moment, Taubira, dont les discours à l’Assemblée ont suscité à juste titre enthousiasme et admiration, apparaît comme avoir effectué au fond le service minimum exigé dans le cadre imparti par l’Elysée.

Hervé Mariton et Frigide Barjot le 5 mai 2013 à Lyon.

Lors de la saisie du Conseil Constitutionnel concernant la loi, aucun représentant du cabinet Taubira n’était présent, les raisons de cette absence ne sont toujours connues aujourd’hui (le Conseil constitutionnel a validé la loi le 17 mai). Bertinotti co-signataire de la loi et injustement oubliée a par plusieurs de ses déclarations publiques montrées qu’elle était probablement plus engagée dans ce projet en faisant par exemple toujours état de de la PMA (alors qu’elle était démentie par Taubira et Ayrault) et en faisant part à plusieurs fois de son désaccord quant à l’abandon de celle-ci. Bertinotti est fréquemment venue à la rencontre des associations, ce qui n’a pas été le cas de Taubira.

Une dernière manifestation de la Manif Pour Tous le 26 mai marquera l’éviction complète de Frigide Barjot qui n’y participe pas. Xavier Bongibault y sera copieusement sifflé alors qu’il s’exprime sur l’union civile.

 

Frigide Barjot reprend son véritable nom Virginie Tellène et fonde l’Avenir Pour Tous. Elle admettra plus tard que la Manif Pour Tous possédait en elle des ferments d’homophobie qu’elle-même affirme avoir combattus. Mais son combat contre le mariage pour tous reste le même : abolition de la Loi Taubira, lutte contre la PMA et la GPA.

De la Manif Pour Tous émerge une branche politique « Sens Commun » qui revendique aujourd’hui 10 000 adhérents et qui est membre du bureau politique des Républicains.

L’« Avenir Pour Tous » (photo mars 2014)

 

L’Allemagne devient le 30 juin 2017 le 14ème pays européen à légaliser le mariage entre personnes du même sexe : après 38 minutes de débats, le texte de loi est adopté par les députés par 393 voix contre 226.


Manifestation pour l’Egalité dans la ville de Mariton
Le 11 mai 2013 des associations rhône-alpines organisent à Crest une Marche des Fiertés. Cette petite ville drômoise d’à peine 10 000 habitants est en effet la commune dont Hervé Mariton est le maire. Or celui-ci a été avec Philippe Gosselin le fer des lances des opposants au projet de loi. C’est lui qui organise le 23 janvier une « marche » sur l’Elysée qui rassemble 200 parlementaires pour remettre un courrier au président de la République. Leur défilé est perturbé par des militants du collectif Oui Oui Oui qui scandent « Égalité ! » et « Homophobes! ». Les parlementaires ne seront pas reçus par François Hollande mais le courrier sera recupéré par la directrice de cabinet du Président. Mariton avait également avait fait voter une motion contre le mariage pour tous par le conseil municipal de Crest. Cette manifestation est donc une forme de pied de nez au maire de Crest. Elle se tient un samedi aprés-midi: la petite ville qui est un petit centre local accueille beaucoup de monde à ce moment-là, des badauds qui voient pour la première fois une « Gay Pride » à Crest. La marche réunit entre 2 000 et 2 500 personnes. Des associations nationales sont présentes et prennent tour à tour la parole: Act-Up, Amnesty International, Contact, l’APGL. La marche se termine par des concerts dans un parc de la ville. Hervé Mariton ne fera aucune apparition publique !


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